Six siècles d’échanges
La Gaule devient romaine en 52 av. J.-C, après la reddition de Vercingétorix à Alésia. L’Empire romain s’écroulera en 476. Dix ans plus tard, Syagrius, un général romain qui avait maintenu une forme d’organisation romaine dans le nord de la Gaule, est vaincu par Clovis. On entre alors dans le Moyen-Age. Les vestiges des monuments par lesquels passe l’itinéraire appartiennent essentiellement à la période comprise entre ces événements clés. La plupart remontent au Ier siècle avant et après J.-C. hormis quelques sites comme Marseille, dont les premières traces d’occupation remontent à 600 ans avant notre ère. En tout cas, ces sites appartiennent tous à l’antique « Gaule chevelue », comme l’appelait Pline, et se concentrent essentiellement dans la Lyonnaise et la Narbonnaise.
Six siècles d’échanges voire de domination romaine ont laissé de nombreuses traces, visibles ou enfouies, imposantes ou discrètes. Si certains sites sont devenus célèbres, d’autres sont moins connus. Cette invitation au voyage en Gaule romaine réunit tous les grands sites mais aussi des sites improbables dissimulés au détour d’une route, de pans de mur, ou de quelques traces de maisons au sol, etc. Il serait impossible d’esquisser une image de la Gaule romaine sans en aborder les aspects les plus anodins. C’est en sélectionnant d’abord les sites les plus importants que nous sommes arrivés à l’élaboration du tracé de l’itinéraire principal.
L’importance d’un site remarquable dépend avant tout de l’intérêt que les décideurs, souvent locaux, lui accordent. Une agglomération secondaire ou une villa, après avoir été fouillée, disparaîtra et tombera dans l’oubli si elle est abandonnée. Par contre, si la décision est prise de l’aménager ou de le valoriser, le même lieu pourra attirer des dizaines de milliers de visiteurs par an tel qu’on peut le constater sur les sites d’Alésia, Bibracte et Gergovie.

L’archéologue cherche la trace imperceptible tandis que le visiteur se focalise sur la partie visible du vestige. Pour cela, durant votre parcours, en plus des grands sites remarquables traversés et des vestiges reconstitués, de nombreux musées exposent les trouvailles issues des recherches archéologiques et reconstituent à merveille des pans entiers de l’histoire antique. Que se soit à travers des expositions permanentes ou lors d’événements thématiques.
En cours de réalisation, un topo-guide illustré et scénarisé, permettra d’aborder la richesse architecturale, culturelle et historique de ces lieux de manière ludique et pédagogique. Nous avons pris le parti de donner une place prioritaire à l’image via des photographie, croquis, et dessins, et donc des sources documentaires aisées à appréhender par tous les publics. Enfin, nous nous sommes appuyés sur les dernières recherches, les informations diffusées dans de nombreux médias et allons travailler de concert avec des professionnels de l’histoire antique, de l’édition et de l’illustration.
Des premiers peuples celtes à la conquête de la Gaule
Les gaulois ont pour origine des paysans du néolithique et des peuples venus du centre de l’Europe. Appelés aussi Celtes par les Romains et les Grecs, ces populations sont unies par une langue et une culture commune.
Aux alentours du VIIIe siècle av. J.-C, l’arrivée de la métallurgie du fer, marque le début de l’apogée de cette civilisation celtique. Les Celtes migrent, principalement vers l’ouest de l’Europe, durant la période dite « de la Tène » (entre 450 av. J.-C. et 25 av. J.-C.). L’expansion celtique est à son maximum en 275 av. J.-C., – son territoire s’étend de la Mer Noire à l’Europe de l’Ouest – , et elle prend fin avec la conquête romaine.
Les Celtes maîtrisent le travail du fer, ce qui, dès lors, leur confère une grande force dans les domaines de l’outillage et de l’armement. A partir du Ve siècle av. J.-C., on nomme “Gaulois” les habitants de la Gaule, un territoire compris entre la Garonne et le Rhin.
Durant la période nommée civilisation des oppida s’étendant du IIIe au Ier, ils établissent des citadelles sur des oppida dominant de vastes étendues. Certains semblent jouer des rôles économique et politique importants, et constituent une puissante fédération de communautés organisées sur le même modèle, tels que ceux de Bibracte ou Gergovie.
Durant le dernier tiers du IIe siècle av. J.-C, Rome annexe la Narbonnaise, ce qui marque le début de la colonisation. Un lent processus d’acculturation liés au commerce et à la conquête romaine abouti à l’émergence des gallo-romains.
Jusqu’au premier siècle, les Celtes sont soumis sur le continent à la pression conjuguée des Germains au nord, des Romains au sud et à la poussée de l’empire dace à l’est. Les invasions de bandes armées (migration des Cimbres et des Teutons en 113 av. J.-C.) et la pression démographique des Germains entraînent des migrations de peuples celtiques vers l’ouest.
Durant le premier siècle avant notre ère, Rome domine tout le bassin méditerranéen. Toutefois, la République romaine souffre d’une crise politique interne assez forte. En effet, des généraux ambitieux, au premier rang desquels figure Jules César, voudraient s’emparer du pouvoir et mettre de l’ordre dans les institutions.
En 58 avant J.-C, le Sénat, qui détient l’autorité suprême, tente d’éloigner Jules César en lui enjoignant de conquérir les territoires celtes compris entre les Pyrénées et le Rhin (les Gaules). Avant même d’arriver en Gaule Narbonnaise, vieille province romaine, César est sollicité par les Éduens, une tribu de la Gaule dite « chevelue », pour intervenir contre les Helvètes, d’autres Gaulois (ou Celtes) qui ont entrepris d’émigrer à l’ouest vers la Saintonge.
Cet événement marque le début de la conquête des Gaules par Jules César.
La romanisation de l’Empire
Au bout de huit longues années de guerre marquées par la victoire d’Alésia en 52 av. J.-C., le général, fort de son triomphe, va s’emparer du pouvoir à Rome même. «Gallia est omnis divisa in partes tres…». Jules César, désireux de cultiver sa popularité auprès des Romains, a magnifié ses opérations militaires dans le « Commentaires sur la guerre des Gaules, livre sur la stratégie militaire ».
Malgré d’ultimes révoltes en Gaule et l’assassinat de Jules César en 44 avant J.-C., la romanisation de la Gaule se poursuit, notamment via la construction d’infrastructures et d’aqueducs mais aussi de lieux culturels tels que les théâtres. La société civile s’organise quant à elle sur le modèle romain.
Le très long règne d’Octave surnommé Auguste par le Sénat (-27), ouvre l’ère de la Pax Romana, période de deux siècles de la fin des guerres civiles (-29) à la mort de l’empereur Marc-Aurèle (180) au cours desquels l’empire romain impose son autorité et sa protection aux divers peuples qui constituent son vaste empire.
Pendant plusieurs siècles, l’Empire romain a assuré la paix et l’unité du monde méditerranéen et façonné dans ses provinces la majeure partie de l’Europe telles qu’au sein des urbs (villes) qui se construisent partout sur le modèle de Rome. La guerre est reléguée aux frontières où un imposant dispositif de défense, empêchant d’éventuels débordements par des peuples barbares. Les Romains n’avaient certes pas que des qualités et leur domination résulte partout de l’emploi judicieux de la force.
Mais, une fois établie, cette domination s’est maintenue grâce à la diffusion d’une civilisation en partie héritée des Grecs, et par la participation des élites indigènes au gouvernement et à l’administration.
Le droit romain a fait progresser le respect de la personne humaine et des contrats qui sont à la base de toute société. La concession de plus en plus large du droit de cité, pratiquement obtenu en 212 (édit de Caracalla) par tous les habitants de l’Empire, a permis à des millions d’individus d’accéder à une même forme de civilisation. Cette période voit une économie prospère et florissante et le développement de l’urbanisation dont les vestiges sont encore visibles aujourd’hui.
À partir du IIIe siècle, le monde romain a subi l’assaut des « Barbares » venus de l’Europe du Nord et de l’Asie, et pour leur résister s’est donné une structure bureaucratique, militaire et « totalitaire », ce qui n’a pas empêché le brillant renouveau du IVe siècle, qui vit également triompher le christianisme. Après la séparation survenue entre l’Orient et l’Occident en 395, de nouvelles invasions allaient ruiner et morceler en royaumes barbares l’Occident, tandis que l’empire d’Orient poursuivait une longue carrière : l’Empire byzantin, à bien des égards héritier de l’Empire romain, devait durer jusqu’au milieu du XVe siècle.
Notre projet souhaite vous faire découvrir par l’itinérance à vélo cette période de l’histoire européenne. Retrouvez toute l’histoire de la GALLOROMANIA à vélo dès à présent sur notre parcours et bientôt dans notre topo-guide illustré…




